La République du Burundi préside, depuis vendredi le 17 Mars 2023 la Commission des forêts d’Afrique centrale(COMIFAC), une institution comprenant 11pays membres dont le Burundi. Les cérémonies de remise de témoin au nouveau président de la COMIFAC à savoir le ministre burundais de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage M. Sanctus Niragira par son prédécesseur, le ministre camerounais des forêts et de la faune M. Jules Doret Ndongo se sont déroulées vendredi le 17 courant à l’hôtel Club du lac Tanganyika en présence du Premier Ministre Burundais Gervais Ndirakobuca. Dans son discours de lancement officiel de la 11ème session ordinaire du conseil des ministres, le Premier ministre burundais a indiqué que la COMIFAC est née de la ferme volonté et de l’engagement solennel des chefs d’Etat d’Afrique centrale réunis a Yaoundé en mars 1999, à œuvrer de manière concertée pour promouvoir la gestion durable des écosystèmes forestiers du bassin du Congo qui absorbent par an environ 1,1 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit environ 4% des émissions mondiales, ce qui fait que l’Afrique centrale reste l’une des seules régions au monde qui absorbe plus de carbone qu’elle n’en émet. Le traité instituant cette institution prévoit que le conseil des ministres est l’organe de décisions, de coordination et de contrôle de la mise en œuvre des politiques en matière de gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale a-t-il dit.
Il a rappelé que la COMIFAC apporte aux pays membres beaucoup d’avantages par la mise en œuvre de son plan de convergence qui traduit la vision commune des Etats d’Afrique centrale et constituant un cadre global des interventions à mener au niveau des pays membres et au plan sous régional pour atteindre les objectifs convergents énoncées dans la déclaration de Yaoundé sur les forêts. C’est le cas des projets et programmes dont les pays membres ont pu bénéficier notamment le Programme « Gestion durable des forêts dans le bassin du Congo, le projet régional « Produits forestiers non ligneux, projet d’appui à l’observatoire des forêts d’Afrique centrale (OFAC), Projet régional REDD+ (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts. Le premier Gervais Ndirakobuca a saisi cette occasion pour saluer les réalisations de la COMIFAC dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé de mars 1999 tout en signifiant qu’en dépit des difficultés financières que connait cette institution, force est de constater qu’elle continue à renforcer la visibilité du combat pour la conservation de la biodiversité et la lutte contre les changements climatiques.
Il n’a pas manqué de relater ce qui est en train de se faire au Burundi en matière d’environnement en général et dans le domaine des forêts en particulier. Il y a eu mise en place des outils stratégiques pouvant contribuer à la gestion durable des forêts et la lutte contre les changements climatiques notamment : le programme national de reboisement « Ewe Burundi Urambaye », la politique sur les changements climatiques et sa stratégie, le plan national pour le développement du Burundi2018-2027 avec un objectif stratégique consistant à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, lutter contre la désertification , la stratégie nationale REDD+ qui propose un système national de surveillance des forêts basé sur la mesure, notification et la vérification. Le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca a signifié que la mise en œuvre des programmes et projets de la COMIFAC repose sur les contributions des pays mais aussi des partenaires au développement impliqués dans la protection de l’environnement en général et des forêts en particulier et qui continuent à soutenir les actions de la COMIFAC. Il a profité de cette occasion pour les remercier et de leur demander à être toujours aux côtés des pays de l’espace COMIFAC et le Burundi ne ménagera pas d’efforts pour que l’institution puisse continuer à rayonner et à remplir convenablement les nobles missions lui assignées. Il a , à cet effet, signifié que la COMIFAC , sous la présidence du Burundi, mettra à contribution cette opportunité pour que la communauté internationale considère les forêts d’Afrique centrale à leurs juste titre comme « Premier poumon vert de la planète »par leur capacité à éliminer le carbone de l’atmosphère avec un bilan carbone net positif déclassant automatiquement les forêts de l’Amazonie devenu négatif en termes de bilan carbone. Pour lui, la plupart des pays d’Afrique centrale, sont des pays au statut de Haute couverture de Forêts et Faible Déforestation et demeurent engagé à la préservation.
Victor Mubwigiri